8L’acting out relève de la monstration ou de l’extériorisation de l’acte en même temps que de son accomplissement. With reference to a clinical illustration, the author considers the value of the bungled act during treatment in so far as it is an intermediary formation whose potential for representation is revealed in the work of retroaction. 19La psychanalyse génétique appréhende la mise en acte comme un mode de décharge des tensions et pulsions par le biais des médiations, du jeu et des passages à l’acte. 23À propos des actes criminels de l’adolescent, en rapport avec de profondes défaillances narcissiques, Marty (2000) souligne la déliaison sans possibilité de reliaison. La répétition par l’acte n’est pas sans danger, dit-il, car l’agir peut déborder sur la vie extérieure et menacer la vie du patient s’il n’est pas limité in statu nascendi à la relation transférentielle. Mais au-delà de l’acte-symptôme, les cas limites, les psychoses posent le problème d’un irreprésentable actualisé par des agirs répétés et des inhibitions généralisées. Jacques Lacan. Pourtant, le maintien de l’étayage sur un transfert de base (Parat, 1995) suffisamment solide s’avère indispensable pour contenir la représentation d’action refusée mais en attente de re-présentation sous la poussée de la pulsion à but passif. L’acte a ceci de spécifique qu’il se caractérise par son mode. Cette agitation nocturne réalise de véritables hallucinations en acte (Duparc, 2001) de la « présence de l’absence » de sa mère. L’apparition d’un acte manqué dans la cure peut alors indiquer un affaiblissement de la défense contre la passivité ; elle témoignerait d’un travail de l’acte à l’instar du travail de rêve (1904, p. 295). You are currently viewing the French edition of our site. Colloque CERP du CHS Prémontré, « Pour une clinique de l’acte/actes délictueux à l’adolescence », 21 avril 1998. Un acte manqué est, en psychanalyse et depuis Freud, le résultat d'un acte qui a manqué un objectif consciemment visé et qui traduit par là l'expression dun désir inconscient. Je sollicite la « fonction spéculaire du fantasme » (Perron-Borelli, 1997, p. 43) en orientant le regard du patient sur la représentation de l’action suicidaire projetée sur la scène du transfert. La défense consiste alors à dériver l’investissement du souvenir susceptible d’entraîner le réveil d’un affect pénible sur l’investissement d’un élément « anodin » lié au motif de départ par une association quelconque, de sorte que le désir trouve tout de même une certaine satisfaction. Il libère temporairement le sujet de l’impasse et de l’angoisse au détriment d’autrui. Ce faire n’en possède pas moins son contradictoire dans la mesure où, par exemple, faire acte de présence c’est être pris dans le semblant d’une présence qui fait obligation. Il s’agirait d’un débordement du monde fantasmatique sur la réalité ou comme le formule Marty (1999) le fantasme vient se dire dans l’acte, obéissant à l’exigence d’une logique interne. Porot (1969) différencie de son côté acting out et acting in, termes issus de l’expérience psychanalytique et groupaliste, du passage à l’acte, réservé plutôt aux actes violents et agressifs à caractère impulsif et délictueux. Devant le refus de celui-ci, il est entré dans une rage violente : se retenant de lui enfoncer son couteau, il s’est limité à lui tordre le doigt avant de prendre la fuite. Dernière publication diffusée sur Cairn.info ou sur un portail partenaire, L’ACTE MANQUÉ DANS L’ŒUVRE DE FREUD, UN EXPÉDIENT, LA POTENTIALITÉ FANTASMATIQUE DE L’ACTE MANQUÉ, La fixation au traumatisme précoce et l’agrippement narcissique, L’acte d’interprétation rompt la continuité et déchaîne la dérivation par l’acte, La réaction suicidaire dérive la perception de l’acte manqué, La rencontre avec l’imago paternelle dans la dérivation corporelle, L’acte manqué répète dans la dérivation les identifications passivantes, L’ACTE MANQUÉ DANS LA CURE, UNE FORMATION INTERMÉDIAIRE. Grivois parle d’appareil mental en collapsus : « l’acte devient symptôme en même temps qu’il nie le symptôme : le court-circuit symptomatique » (Grivois, 1990, p. 2). Elle est secondairement, au titre de la motricité en particulier, ce qui signe l’inscription psychique, la rencontre du réel et l’importance de l’autre maternel. Il se rappelle le moment d’échange avec le camarade, l’exhibition du couteau, sa satisfaction de l’envie qu’il avait provoquée chez lui et le plaisir qu’ils avaient pris ensemble à cette contemplation partagée. Du point de vue de son organisation psychique, il est proche des personnalités dépressives décrites par Pasche (1961). The term 'lapse' or 'parapraxis' is defined as an unconscious manifestation shaped misconception that appears in the expression conscious. Double omission de termes à l’écrit. Ces diverses approches désignent les significations multiples qui viennent recouvrir la notion d’acte lui donnant une certaine opacité. L’acte est alors second à la prise du faire dans le symbolique et dans le code social. L’acte est la modalité de présentification de l’autre comme toujours présent, la croyance que l’autre n’a jamais disparu, n’a jamais laissé le sujet comme déchet. Après avoir pensé que le couteau symbolisait le pénis et sa mésaventure la castration, il se sent gagné par la nostalgie de sa na ïveté d’antan qui témoigne de son plaisir à partager. Il représenterait la “ préforme ” clivée d’un fantasme arrêté dans son développement et témoignerait d’un avatar dans la constitution de la “ matrice originelle du fantasme ” (Perron-Borelli, 1997). Pourtant, le seul transfert réellement permanent, bien que dénié et clivé, me paraît être un transfert paternel, gardé en réserve lui aussi mais agissant dans la coulisse. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle de ce site par quelque procédé que ce soit, sans autorisation expresse, est interdite. À travers ce transfert réciproque (Roux, 1984), c’est toute la question de la douleur de la transmission qui se trouve ainsi engagée. Il contre-investit la représentation d’action par le surinvestissement d’une emprise immobilisante qui s’oppose à la fonction vectorisante de l’emprise pour l’organisation de la pulsion (Denis, 1992). Le passage à l’acte peut survenir en toute structure, il ne peut être en soi pathognomique. Pareillement, Marty (1997) voit dans le passage à l’acte un moyen de lutter contre le sentiment de passivité, contre l’angoisse d’anéantissement. 5Freud décrit tout d’abord l’action spécifique comme conséquence pathogène d’une dérivation de l’excitation sexuelle. Dans sa lettre à Romain Rolland (1936), il assimile les sentiments d’étrangeté à des actes manqués. Mais que se passerait-il si quelqu'un d'autre venait le prendre et l'élever ? Bergeret (1998), à la suite de Marty, distingue trois registres de l’expression : mentale, comportementale et somatisée. Il est évident que l’évaluation de l’acte de décharge joue un rôle majeur dans l’acceptabilité du passage à l’acte » (Archambault, Mormont, 1998, p. 5-6). Elle peut résulter de l’affrontement de codes éthiques ou de systèmes de valeurs, elle peut être consécutive au rejet d’un code dominant, elle peut être l’effet de sa propre déshérence dans l’inscription à un quelconque code. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent article, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public sous quelque forme et de quelque manière que ce soit. Cette spirale de l’excitation, qui en traduit le caractère inélaborable psychiquement, conduit à l’activation d’éléments sensoriels : « Percevoir l’excitation du sexuel, pour ne pas percevoir l’excitation du manque à être » (Ciavaldini, 1999, p. 167). « On entend par acting l’expression et la décharge d’un matériel analytique conflictuel par le biais d’un acte au lieu d’une verbalisation » (Mijolla-Mellor, 2002, p. 15). Elle invite à revisiter cette notion, du moins dans son orientation en psychopathologie psychanalytique. Je souligne en la liant la valeur narcissique de la représentation-but : la réduction de la distance vise à éteindre la douleur, et je maintiens intransitive la représentation d’action de l’attente. Le seigneur des Ténèbres est vaincu, mais les Potter se trompent de survivant et abandonnent Harry chez les Dursley. Luego de poner en evidencia las condiciones económicas y diná micas en la aparición por derivación del acto fallido, alude a la cualidad de representación de acción cuyo amarre corporal constituye la base de apoyo autoerótica de la preforma de la fantasía. Il est en ce sens soit franchissement d’un mode d’expression à un autre, d’un état ou d’un lieu à un autre, soit décharge motrice d’un excès qui ne trouve pas de représentant ou de médiation, soit un outrepassement afin d’éluder une obligation ou de la court-circuiter, soit enfin une effraction. Cette dimension de l’acte dans sa version déficitaire trouvera son expression avec Vercier en 1938. Avec l’introduction du principe de plaisir, Freud en 1911, confère à l’action d’être ce qui permet de trouver la voie de la réalité, sous l’égide d’un Moi, fractionnant les poussées issues du pulsionnel : « La décharge motrice qui, pendant la domination du principe de plaisir, sert à débarrasser l’appareil psychique de l’accroissement des excitations (…) elle est employée à une modification appropriée de la réalité. Cependant une terminologie complexe transparaît dans les travaux (Laplanche, Pontalis, 1967 ; Porot, 1969 ; Ey, Bernard, Brisset, 1974 ; Assoun, 1985 ; Balier, 1997 ; Archambault, Mormont, 1998 ; Kinable, 1998 ; Millaud, 1998 ; Roussillon, 2000 ; Perron, 2002) : agir, acte, action, passage à ou par l’acte, recours à l’acte, mise en acte, etc. L’acte manqué est une action non voulue qui produit des effets non désirés. Ce sont des atteintes graves des bases narcissiques qui nécessitent, ainsi qu’il le formule dans un premier temps. Kinable (1998) fait du passage à l’acte un mode spécifique de la dramatisation du fantasme inconscient, il ne vient pas en lieu et place du fantasme, il l’opérationnalise. Et c'est donc assez exceptionnel ! L’auto-érotisme acquiert une fonction médiatrice pour lui, agent et éprouvant du projet de l’acte adressé transférentiellement à l’objet. Szwec rappelle qu’il y a une forme d’autodestruction dans la répétition autocalmante qui maintient ainsi à l’écart le trauma en sidérant la vie mentale. Faut-il s'étonner de l'échec du vote, plutôt attendu, sur la réforme électorale ? L’Acte fondateur du meurtre du père (Freud, 1912-1913) introduit à sa fonction symbolisatrice par la ritualisation de la scène du sacrifice. Les pathologies d’adolescents, alors décrites, révèlent des sujets confrontés à la potentialité traumatique, au plan narcissique, de nombre d’événements et aux prises avec des constellations familiales dans lesquelles les frontières générationnelles s’effacent. Diatkine (1983) avait souligné combien l’agir s’avère un moyen de défense contre la dépression, consécutive du sentiment de dévalorisation et de la fragilisation du narcissisme se heurtant à un Idéal du Moi grandiose. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent article, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public sous quelque forme et de quelque manière que ce soit. La fermeture aux effractions définit une problématique traumatique qui dérive selon Richard en masochisme. Distribution électronique Cairn.info pour Groupe d'études de psychologie © Groupe d'études de psychologie. En quoi constitue-t-il une préforme du fantasme et en quoi représente-t-il une formation intermédiaire ? De très nombreux exemples de phrases traduites contenant "un acte manqué" – Dictionnaire anglais-français et moteur de recherche de traductions anglaises. de . La défaillance de cette modalité entrave la pensée et signe la défaite du fantasme. Sur le plan du transfert, il me maintient à distance parce que la non-rencontre semble plus rassurante que la rencontre où il se sent menacé de séduction incestueuse, et il interpose une sorte de doublure intellectuelle clivée qui exclut la part de l’affect. Si elle peut confirmer le sens latent œdipien caché dans l’acte manqué, elle le fait, sur le plan manifeste, dans la langue du versant narcissique des identifications en réduisant le fantasme à sa préforme corporelle de représentation d’action « tuer » où se condense la force pulsionnelle. Le patient lie la haine dans un corps à corps avec la figure paternelle où se condense le jeu des fantasmes originaires. Je lui communique mon souvenir. La psychanalyse identifie la question de l’acte dans son rapport à la cure. 3Après avoir mis l’acte manqué en rapport avec le refoulement dans la première topique, Freud le met en rapport avec le clivage du Moi et le déni dans la deuxième. Ce document intitulé « Acte manqué - Définition » issu de Journal des Femmes (sante-medecine.journaldesfemmes.fr) est soumis au droit d'auteur. Prise dans son lien à la norme, elle s’inscrit comme déviance dans une relativité socio-culturelle ; saisie dans son irruption ou dans sa réitération elle fait signe d’un diagnostic ; appréhendée dans son articulation à l’angoisse, elle se décrit comme symptôme. Il appréhende la sensation d’un « espace blanc interne » comme la figuration d’un espace qu’il tient en réserve exclusivement pour sa mère, une hallucination négative qui, en raison de son aspect hyperexcitant, échoue au rôle de structure encadrante (Green, 1993). Il est à la fois acteur, spectateur et commentateur, suffisamment dégagé de chaque identification où il garde l’initiative dans sa position de traducteur intermédiaire entre lui-même et l’analyste. Les mises en acte à connotation masochiste mettent en œuvre une fantasmatique incestueuse. Ce recours à l’acte se supporte d’une rupture des liens antérieurs fortement investis. Il est d’abord un faire actualisé par une personne au titre d’une profession, ainsi en est-il de l’acte médical. L’acte est en soi une énonciation subjective. 12L’agir, troisième terme, est la tentative de construire une réponse intrapsychique face à un conflit psychique par la modalité d’une mise en acte. De telles activités (…) utilisent les propriétés de réduction de l’excitation de la pulsion de mort. En référence à Fain (1971), il décrit un système antitraumatique, signant « des défaillances majeures dans l’organisation fantasmatique de la psyché et un effacement des systèmes de représentations qui fait le lit au retour d’une sensorialité indifférenciée. Avant de donner un exemple clinique d’une telle occurrence et de mettre en perspective la valeur de formation intermédiaire de l’acte manqué, je voudrais m’arrêter un instant sur l’acte manqué dans l’œuvre de Freud. L’acte manqué est un acte, apparemment non intentionnel, qui se révèle motivé et déterminé par des motifs inconscients. L’agir est donc création d’un espace, pourrait-on dire, toujours transitionnel, qui marque et permet le lien du sujet à l’Autre. La notion de délit tend à induire la confusion entre loi sociale/juridique et loi symbolique en tant principe de différenciation et de séparation (De Neuter, 2002). Lacan (1967) va s’employer à définir l’acte psychanalytique dans sa dimension d’implication et d’engagement. L’acte est ainsi pris dans le langage ; il implique une reconnaissance de la division subjective. Il associe sur son impression que l’analyse est en sur-régime puis sur ses excès alimentaires, et auto-interprète son rêve comme la réalisation du désir de ne laisser aucun « blanc ». 14Pierre laisse cette piste ouverte vers la scène primitive d’où il est exclu, pour revenir à son comportement d’enfant tyrannique, expulsant ainsi la scène pour ne pas avoir à s’en sentir exclu. désignant des processus divers et une incertitude sémantique. Le moment propice se présente lorsque le matériel apparaît en homomorphie (Roussillon, 1991) avec elle et qu’il est susceptible de lui offrir une fonction suffisamment contenante. Pour la première fois, il doute de sa construction qui consiste à projeter la cause des conflits sur sa mère en arguant qu’elle ne le regarde pas. Comme le symptôme, il est une formation de compromis entre l’intention consciente du sujet et le refoulé. Le passage par l’acte participe de ce processus de mise en forme, en représentation et en sens, de l’expérience subjective vécue au travers d’un processus paradoxal de décharge de la pulsion et de liaison. Partant de l’hypothèse de la progression du délit, il suppute que la récidive du délit relève d’un échec du délit initial et de la peine à venir « calmer » le sujet. La constitution de « la matrice originelle du fantasme » comme « champ transitionnel d’émergence » (Perron-Borelli, 1997, p. 123 et 131) et de liaison des différents constituants du fantasme n’est pas sans poser problème, puisqu’il s’agit de proposer au patient de recevoir justement ce dont il se défend : la représentation d’action « recevoir » liée au transfert paternel, alors même qu’il craint que je le désinvestisse dans le transfert maternel. La conflictualité n’est plus contenue par le monde interne, et le passage à l’acte survient comme fausse solution (Lebovici, 1969). Mais cette notion subit elle-même de nombreuses variations de la répétition d’un souvenir, ne trouvant à se verbaliser, à un pantomime, doublant l’expression verbale. Survient l’acte, hors scène. - Les actes manqués. Passage à l’acte, recours à l’acte et raptus désignent une subdivision complémentaire. Comme l’indique Lesourd : « L’acte comporte en lui une répétition qui lui est inhérente du fait même de l’incidence signifiante qui est mise en son cœur. Le terme «déchéance' ou « acte manqué ' est définie comme une idée fausse forme de manifestation inconsciente qui apparaît dans l'expression consciente. Ses douleurs captivent son attention car elles témoignent, selon lui, du seul reste du lien primaire sous cette forme de traces corporelles permanentes et douloureuses. Balier (1997) différencie, lui, l’agir adolescent du passage à l’acte qui réalise un sauvetage du Moi. C’est alors qu’un détail de la forme du fusil lui fait penser à une représentation du couple parental. C’est une voie courte qui évite le détour par la psyché, et qui limite les possibilités d’élaboration mentale. Or le billet est aussi le représentant fétichisé de ce qu’il a reçu analement de son grand-père avant qu’il le troque contre le couteau, lui-même issu de la transposition de l’enfant-pénis attendu du père transférentiel. You are currently viewing the French edition of our site. 14Millaud (1998) spécifie le passage à l’acte comme une évacuation quasi-totale de mentalisation. L’acte hystérique, cristallisation du rapport dénié à l’Autre, reste une tentative dérisoire d’agir le désir de l’Autre. Le fonctionnement psychique est marqué par l’utilisation de la réalité externe comme contre-investissement du monde psychique interne. Ainsi l’attente représentative reproduit-elle dans le transfert la fixation à l’attente vaine de ses premières années. Après l’avoir longuement écouté, je lui suggère que c’est ainsi qu’il imagine la fin de l’analyse. Le clinicien s’instaure d’en préciser le processus et vise à constituer une clinique de l’acte [1] (Natahi, Douville, 1999 ; Raoult, 2002a). « Dans le Séminaire “La logique du fantasme ” du 22 février 1967, Lacan souligne qu’il prend l’aliénation comme point de départ de la répétition, répétition qui instaure le sujet par le passage à l’acte, manifestation d’une vérité voilée à distinguer de l’acting out que Lacan réfère aussi à la relation analytique lorsque quelque chose se manifeste du champ de l’Autre éliminé, interprétation intempestive qui provoque chez l’analysant une action dans le réel, s’apparentant au symptôme en tant que vérité qui veut se dire » (Samacher, 1999, p. 29). Cette conception ouvre la conceptualisation à la fois de la décharge motrice et de l’épargne du travail mental. Il vient en lieu et place d’une symbolisation, il est une symbolisation échouée. J’interprète : il attend de moi qu’en lui rendant son argent je lui rende son couteau. 2La psychiatrie (Raoult, 2002a) s’est très tôt penchée sur les pathologies de l’agir. Cette traduction en acte fait trace sur la scène du transfert ; elle crée une différence au sein du matériel : l’acte se détache sur le fond de verbalisation. Quelquefois, le Moi escompte que la tension se consume spontanément et finisse par s’épuiser ; lorsque cette auto-combustion ne se produit pas, l’inconfort persiste, le vécu d’impuissance s’accentue et l’une ou l’autre des solutions évoquées par ailleurs est adoptée. 4L’acte relève-t-il d’un faire inscrit dans le champ social, sollicite-t-il le symbolique, est-il élaboration d’un récit, relève-t-il de l’expression imaginaire ou fantasmatique ? The term 'lapse' or ' parapraxis ' is defined as an unconscious manifestation shaped misconception that appears in the expression conscious. Une autre perspective est avancée par la suite. 6Le second renversement freudien concernera la compulsion de répétition (Freud, 1920). La révélation de l’acte manqué, par un tiers le plus souvent, libère un intense déplaisir lié au vécu de passivation, notamment la honte et la colère, dont le sujet cherche à se défendre par une rationalisation en incriminant le hasard et le manque d’attention, si ce n’est par une négation. Il faut que je le sente se briser sur mes poings. C'est un parasitage de l'acte normal par le désir inconscient, passant souvent pour une erreur. C’est le franchissement d’un mode d’un fonctionnement psychique. La mise en acte relève, donc, de l’action en tant qu’actualisation du désir. Celui-ci tend à prendre la forme d’un passage à l’acte brutal : « La dimension d’activité et même de décharge prime sur celle de la mise en scène d’un scénario fantomatique (…) la nécessité d’un agir permanent et d’une dépense motrice, source de sensations qui se substituent aux investissements objectaux et à l’auto-érotisme objectalisé (…) l’objet substitutif (la drogue, la nourriture mais aussi le corps propre ou telle ou telle de ses parties) est là en tant que pseudo-objet pour drainer les investissements destinés aux imagos inconscientes et permettent le progressif désinvestissement de celles-ci (…) En somme, un pseudo-objet perceptible, matérialisable, sur lequel peut s’exercer une emprise totale viendrait prendre la place d’un objet vivant, autonome et de sa représentation inconsciente. Cette mise en acte peut cependant échouer en raison des mécanismes sollicités, soit le défi et le déni. Sa reconnaissance et l’intégration de son sens inconscient dans le transfert par le travail en après-coup ne sont pas sans réactiver des traces précoces qui réactualisent le traumatisme. Toutefois, il ne peut admettre la réalité de son acte manqué qu’après que je lui ai « mis sous les yeux » les qualités perceptives du dépassement de son « règlement », en précisant la matière, la couleur et le montant de celui-ci. Pendant les sept premières années de la cure, il revient avec une rage narcissique intarissable sur la fixation traumatique représentée par son placement, vu sous l’angle exclusif de la séparation d’avec sa mère, mais il pense que le traumatisme le plus désorganisateur réside en ce qu’à 5 ans il a soudain perdu toute illusion de la voir apparaître dans l’encadrement de la porte, où son regard semble s’être suspendu. Ces pathologies sortent de tout cadre nosographique défini. D’autre part plusieurs niveaux de réalisation de l’acte délictueux peuvent exister : celui-ci peut signifier le critère d’une adaptation satisfaisante dans un contexte singulier, voire nécessiter une bonne structuration psychique. La certitude de l’être s’ancre dans son agir » (Lesourd, 2000, p. 24). Plus précisément il stipule que c’est l’inaccessibilité de l’imago paternelle et l’envahissement de l’imago maternelle qui entraînent une paralysie de la pensée dont les sujets se sauvent par un recours à l’acte. Il s’appesantit sur sa déception et son vécu d’effondrement : il ne voulait pas y croire, ce devait être un cauchemar, il allait se réveiller, tout comme il n’a pas voulu croire à son acte manqué lorsque je lui en avais parlé. » Ciavaldini parle de l’élision de la position du sujet : il se désubjective et désobjectalise l’objet. À cette fin, je décentre notre attention conjointe du sens de l’acte à l’agencement de l’acte lui-même : la « représentation d’action » (Perron-Borelli, 1997), en lui demandant de m’expliquer dans le détail comment il s’imagine s’y prendre pour se suicider, ce qui suppose que j’en accepte la représentation. C’est la dialectique du principe de plaisir et du principe de réalité. L’excitation reste le dernier moyen pour venir juguler l’excitation, d’où des passages à l’acte visant de plus en plus directement des systèmes d’excitations sexuelles qui, paradoxalement perdent leur qualité de sexuelle à l’égard d’« objet ustensilitaire » (Racamier, 1992). 3L’acte se déploie en de multiples significations. Enfin il est la partition d’une pièce de théâtre, soit la scission d’un jeu imaginaire. Ce qu’il appelle « le blanc » serait-il une sorte de support, toile de fond qui pourrait à présent accueillir la projection d’une pré-représentation de quelque chose dont il éviterait alors de prendre conscience de façon phobique ?