(Mouvement. De l'abolition de la peine de mort en matière politique. ), Mais nous, citoyens, ne le disons pas du moins d'avance pour lui ! Et quelles voix, messieurs ? Nous parlons de l'excès de force du pouvoir exécutif sur les ruines et dans la poussière d'un trône et d'un gouvernement à peine écroulés sous nos pas. Je repousserai jusqu'à la mort ce Peut-être périrons-nous à l'oeuvre, nous ? - Interruption. ), Eh bien, est-ce dans une situation pareille, dans une disposition pareille de l'esprit d'une partie de vos populations, dans vos départements et dans vos campagnes, qu'on est bien venu à nous porter à cette tribune le système qu'on y soutient depuis deux jours, à nous proposer de dire à ce pays, déjà trop refroidi, déjà trop ralenti dans son mouvement vers les institutions populaires, déjà trop indifférent et trop désaffectionné de ce magnifique idéal que la révolution de Février lui avait ouvert, est-on bien venu à dire à ce pays : « Nous t'enlevons ta part dans la souveraineté après l'avoir proclamée, nous t'enlevons ta part de souveraineté que nous venons en vain d'écrire, nous te chassons de l'exercice de cette souveraineté, nous t'exilons de ta propre République, ainsi que la majorité des électeurs en furent exilés pendant trente-six ans sous le gouvernement constitutionnel ! (Très bien ! (Très bien ! Alphonse Marie Louis de Prat de Lamartine dit Alphonse de Lamartine, né à Mâcon le 21 octobre 1790 et mort à Paris le 28 février 1869, est un poète, romancier, dramaturge et prosateur en même temps qu'un homme politique français, l'orateur d'exception qui fut l'âme de la révolution de février 1848 et qui proclama la Deuxième République1. Je sais bien qu'il y a des dangers graves dans les deux systèmes ; qu'il y a des moments d'aberration dans les multitudes ; qu'il y a des noms qui entraînent les foules comme le mirage entraîne les troupeaux, comme le lambeau de pourpre attire les animaux privés de raison ! Il se compose d'une moyenne, il se compose de concessions réciproques, de lenteurs, d'atermoiements. ), Je disais, et je le disais sans calomnier le moins du monde, dans ma pensée, la conscience et l'incorruptibilité des citoyens qui siègent ici au même titre que moi, mais je disais que, dans les mauvaises pensées des factions ennemies de la République et de ses pouvoirs, il y aurait des hommes qui ne manqueraient pas de dire au peuple : Celui-ci a été nommé parce qu'il avait une espérance ; celui-ci a été nommé parce qu'il avait une ambition ; celui-ci a été nommé parce qu'il avait une faiblesse ; celui-ci a été nommé parce qu'il avait une cupidité. La Côte d'Or et l'élection présidentielle du 10 décembre 1848. parlez ! (Marques nombreuses d'approbation.). Ne sera-ce pas là, en effet, messieurs, ce suffrage universel délibéré, réfléchi, volontaire de chaque citoyen, dans la constitution des deux fonctions de votre Gouvernement ; n'est-ce pas par excellence, passez-moi l'expression encore, le sacrement même de l'autorité ; n'est-ce pas l'autorité la plus irréfragable qui puisse se manifester au milieu d'un grand peuple ? Nous, nous disions : Ce peuple, cette démocratie dont on parlait tout à l'heure avec une si juste inquiétude, elle est jalouse, c'est sa nature ; elle est ombrageuse, elle est susceptible ; elle est inquiète et jalouse d'autant plus, messieurs, qu'elle n'a pas encore un long règne derrière pour le rassurer sur ses inquiétudes et sur ses préoccupations. INTRODUCTION . (Très bien ! Mais ce droit n'est quelquefois que le droit de l'idiotisme ! C’est le titre d’un des chapitres du livre de L. Barthou, Lamartine orateur (Paris, 1916): Trois mois de dictature oratoire (24 fe ´ vrier – 10 mai 1848). On a dit de ce côté (l'orateur montre la gauche) : Mais, dans cette définition peut-être trop aventurée, trop splendide (c'est possible, involontaire ; vous savez comment les paroles tombent des lèvres à une tribune, sans qu'on puisse les y rappeler), dans cette définition vous avez placé trop haut les fonctions du Président de la République, vous avez ainsi passé par-dessus la tête de la souveraineté véritable, par-dessus la tête de l'Assemblée Nationale. ), Je sais, pour moi, que si je voulais blesser davantage le coeur du peuple, que si je voulais l'aliéner plus complètement à sa République, je n'inventerais pas, messieurs, un autre et plus habile, ou plutôt un plus funeste procédé. En savoir plus sur la gestion de vos données et de vos droits. Lors de son discours, Alphonse de Lamartine défend avec insistance le principe de l'élection du président de la République au suffrage universel ainsi que ses limites. En défenseur de la République, Lamartine impose le drapeau tricolore face au drapeau rouge exigé par Blanqui : « Le drapeau rouge que vous nous rapportez n’a jamais fait que le tour du Champ-de-Mars traîné dans le sang du peuple en 91 et 93, et le drapeau tricolore a fait le tour du monde avec le nom, la gloire et la liberté de la patrie ! Mais ce rêve, ne l'oublions pas, il a été l'acte du peuple de Février pendant ses premiers mois ! Nous n'avons ni des années de terreur en arrière, ni des Marengo en avant. Le citoyen de Lamartine. Ici, je reviens involontairement à une question que je regrette d'avoir à toucher, qu'a touchée hier M. Parieu, et qu'a touchée un des honorables préopinants ; cette question, je ne dirai pas de la corruption, ce nom doit avoir disparu avec la source d'où elle émanait ; le nom du Président sortira avec la suspicion du moins de quelques brigues, car c'est le mot que cela reçoit dans la République ; des voix d'hommes auxquels la malveillance, l'envie, la faction, car il faut oser descendre dans le coeur même des factions, pour y surprendre leurs mauvaises pensées, à qui ces factions pourront dire : Toi, tu as nommé le Président de la République, parce qu'il était ton parent et que tu voulais grandir en lui ta famille. Il s'agit de la première élection présidentielle dans l'histoire de France. (Très bien !). Ces fonctionnalités déposent des cookies, permettant notamment à ces sites de tracer votre navigation. Du suffrage universel. Ces considérations ne m'étaient pas nouvelles ; et moi aussi j'avais lu, j'avais étudié, depuis cette incertitude qui pèse sur notre intelligence ; j'avais lu en différents textes de constitutions ces différents modes d'élection du chef, du président, du modérateur de la République chez les diverses nations qui ont fait reculer la Monarchie devant la forme définitive de la liberté, devant la République. ), Mais d'ailleurs, à côté de cette violence, qui est pour ainsi dire commandée par cette forme de Gouvernement, il y a un autre inconvénient qui paraît bien incompatible avec celui-là, et qui cependant l'accompagne presque toujours, cet inconvénient des Gouvernements à plusieurs têtes, des Gouvernements par comités, des Gouvernements par conseils : c'est la faiblesse ; la faiblesse, car, par une suite naturelle de ce frottement des convictions, des volontés des individus dans les gouvernements de cette nature, savez-vous de quoi se compose le gouvernement ? Ce sera un rêve, si vous voulez ! L’Assemblée nationale discutait alors l’amendement Leblond, qui conférait aux représentants du peuple la nomination du président de la République. (Applaudissements.). Interdire les cookies. ), eh bien, tant pis pour le peuple ! (Sensation. Le 24 février 1848, l’acclamation d’un discours de Lamartine a suffi pour édicter le transfert démocratique du suffrage de la Chambre au peuple révolutionnaire. Eh bien, je dis que ces hommes seraient promptement, inévitablement trompés dans leurs espérances ; je dis que, pour arriver à un 18 brumaire dans le temps où nous sommes, il faut deux choses : de longues années de terreur en arrière, et des Marengo, des victoires en avant... (Vive approbation. ©Tous droits réservés Assemblée nationale 2019 |, Assemblée nationale - 126 Rue de l'Université, 75355 Paris 07 SP - Standard 01 40 63 60 00, ( Constitution | Règlement de l'Assemblée | Règlement du Congrès ... ), En savoir plus sur la gestion de vos données et de vos droits. Oui, quelque chose arrive, il sera beau dans l'histoire d'avoir tenté la République. (Vive adhésion.). (Nouveau mouvement. ), Messieurs, je ne crains pas de le dire, vous calomniez ces pouvoirs déchus. Pour en savoir plus sur les cookies (source : CNIL) : très bien ! Ce qui est vrai d'un pouvoir propre est vrai aussi d'une grande fonction de gouvernement, qui, bien que ne s'élevant pas, dans votre pensée comme dans la mienne, à cette souveraineté de pouvoir que vous réservez avec raison au peuple, s'élève cependant à l'exercice même de cette souveraineté dans ses fonctions les plus augustes et les plus difficiles. - Sensation prolongée.). très bien ! très bien ! Parce que ces trois pays sont des États fédératifs ; parce qu'avant que l'unité fédérale, qui est la seule représentée dans la nomination du pouvoir suprême qui correspond à la fédération tout entière, avant que ces unités fédérales viennent porter leur suffrage pour consacrer le droit présidentiel du chef de la République, il faut qu'elles s'entendent avec elles-mêmes, parce que, en un mot, elles représentent non pas une volonté individuelle, mais la volonté de chaque membre de la fédération. En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies par Google Analytics pour réaliser des statistiques de visites. 111-122 Idioma: inglés Texto completo no disponible (Saber más ...); Resumen. Commentaire du poème L՚Automne de Alphonse de Lamartine Alphonse de Lamartine né à Mâcon le 21 octobre 1790 et mort à Paris le 28 février 1869, est un poète, romancier, dramaturge et prosateur en même temps qu'un homme politique français qui participa à la Révolution de février 1848 et proclama la Deuxième République Ils n'en ont pas éprouvé jusqu'à présent, ils en éprouveront tout à l'heure, à cette tribune. cela serait bientôt fait ; il n'y aurait pas de logique là contre la logique ; nous nous dirions : Le peuple, dans notre constitution de Février, est un peuple seul et unitairement souverain ; c'est donc de son sein, c'est du sein de cette souveraineté unique, et toujours debout dans le peuple, que doit sortir, non pas comme vous le disait hier M. Parieu, cette division des pouvoirs, je répudie encore une fois ce terme, mais cette distinction des fonctions de la souveraineté nationale ; voilà la logique. Henri Guillemin Dfinition De Henri Guillemin Et. (Très bien ! Et ne craignez rien à cet égard, je le ferai avec autant de convenance que nous devons apporter d'impassibilité, de courage ici, quand il s'agit d'un grand, du plus grand de tous nos intérêts publics. (Nouvelle sensation.) ), Oui, quand même le peuple choisirait celui que ma prévoyance mal éclairée, peut-être, redouterait de lui voir choisir, n'importe : Alea ! ; 5 octobre, France : Alexis de Tocqueville intervient dans la discussion sur la Constitution pour défendre l'élection du président par le peuple. jacta est. voilà un citoyen qui, au lieu d'être ballotté en plein soleil dans cet immense scrutin populaire qui va s'ouvrir sur tous les points de la République, sortira ici d'un scrutin de l'Assemblée Nationale ? Parce qu'ils sont anonymes, parce que, étant anonymes, la responsabilité s'y égare, non seulement dans le temps, mais dans l'histoire, et que nous qui avons lu et écrit l'histoire de cette époque, si récente cependant pour nous, la responsabilité s'égare tellement sur les noms, entre les personnes, qu'à cinquante-cinq ans de date, il nous est impossible de renvoyer souvent la rémunération ou de reconnaissance ou d'horreur à tel ou tel nom de notre histoire, et que nous ne savons pas à qui, de Collot-d'Herbois, de Barrère, de Robespierre ou de Danton, nous devons renvoyer la responsabilité de telle ou telle mesure de cette forme de gouvernement qu'on ose vous conseiller.