Cette connaissance de la souffrance suggère qu’Antoine a souffert. Louis porterait un masque : « le malheur sur le visage comme d’autres un air de crétinerie ». Joué au Théâtre de Belleville (Paris) du 24 Janvier au 4 février 2017. Dans ces extraits, les liens fraternels sont mis à rude épreuve. Questions / objectifs : 1) Faire la part de l'autre ; quantifier la place que Louis occupe dans la tirade de Suzanne. Juste la fin du monde - partie 2 scène 2, Jean-Luc Lagarce I) Le problème de la communication * Impossibilité à dire - redondance : "je voulais seulement dire" Voici un commentaire linéaire pour le bac de français de la partie II scène 2 de Juste la fin du monde (1990) de Jean-Luc Lagarce. Ces changements de temps soulignent le caractère obsessionnel de cette réflexion qui hante Antoine depuis longtemps. Les derniers mots d’Antoine, au futur de l’indicatif (« Je ne dirai plus rien. Antoine remarque l’identité qu’il y a entre l’amour et la déclaration d’amour : « cela revient au même, ne pas te dire assez que nous t’aimions, ce doit être comme ne pas t’aimer assez ». Ces retrouvailles donnent lieu à des échanges tendus, tour à tour superficiels et intimes, où l’annonce de Louis à sa famille est impossible. Dans cette scène Louis nous explique, a nous expectateurs, après sa mort qu’il ne revoit jamais sa famille et nous raconte une nouvelle histoire de son passé qui suit sa visite. Annales . ♦ Juste la fin du monde, épilogue. L’anaphore ternaire de « lorsque » marque une gradation qui suggère combien le départ de Louis affecta la famille. On assiste encore une fois à l‘inefficacité de la parole qui trompe celui qui l’utilise et dont les intensions ne parviennent pas à atteindre leur destinataire. C’est exactement ce que ressent Antoine qui a l’impression qu’un véritable procès se trame contre lui. La parole veut unir, réconcilier mais elle divise fatalement car l’incompréhension règne entre les individus. Pourtant, elle ne parvient pas à dépassionner le débat. Derrière cette critique, Antoine dessine toutefois un éloge très discret du frère aîné qui aurait été prémuni de « l’injustice de la laideur ». Les cassures syntaxiques et l’épanorthose mettent en emphase le reproche, répété maintes fois. Je ne dirai plus rien.«. À travers le champ lexical de la souffrance, Antoine reproche à Louis de s’être fait passer pour un martyre de l’amour, pour une victime innocente : « que tu n’avais pas tort » , « le crier« , « comme on crie les insultes » . La complexité et l’amplitude de cette phrase cherche à restituer l’amplitude de la supercherie : « tout le monde aujourd’hui voit ce jeu clairement ». La didascalie interne («  toi, non plus, ne me touche pas ») indique un geste fraternel de la part de Louis, rejeté violemment par Antoine. Antoine remonte en effet à la source, à l’enfance, comme en témoigne le champ lexical du passé : « à aucun moment de ma vie » , « aussi loin que je puisse remonter en arrière » , « Tu es enfant, je te l’entends dire ». Situation familiale tragique 1. Catherine cherche toujours l’apaisement mais celui-ci ne peut plus se faire que dans la séparation. ♦ Juste la fin du monde, partie 1 scène 1 Voici un commentaire linéaire de la scène 1 de la partie II de Juste la fin du monde (1990) de Jean-Luc Lagarce.. La scène 1 est analysée ici en intégralité. Juste la fin du monde, Jean-Luc Lagarce, 2ème partie, scène 3. Cette tirade constitue donc une palinodie puisqu’Antoine finit par reconnaître à Louis un malheur qu’il a d’abord nié. Alors que son frère l’interpelle, Louis répond brièvement à la forme interrogative : « Oui ? Texte complémentaire Koltès La Nuit juste avant les forêts. Textes complémentaires sur le retour. Elle peut suggérer que Louis prend au sérieux les reproches de son frère (il n’entend pas les rires car il n’y a pas lieu de rire) ou tout au contraire, elle peut suggérer l’éloignement de Louis, comme s’il n’avait pas entendu les paroles d’Antoine. On perçoit le mécanisme du conflit qui se déclenche à partir d’un mot – ici le mot « brutal » – puis contamine tout le discours en soulevant des querelles sans rapport avec l’objet initial du conflit. Cet amour fraternel se traduit en culpabilité exprimée à plusieurs reprises : « et je me reproche déjà […] le mal aujourd’hui que je te fais. Antoine par sa fragilité – un seul mot le met hors de lui – se met en position de bouc-émissaire, comme le montre le jeu d’opposition sur les pronoms personnels : « Vous êtes terribles, tous, avec moi ». Puis Louis quitta la famille : « lorsque tu es parti, lorsque tu nous as quittés, lorsque tu nous abandonnas ». Louis joue ici le rôle de l’avocat par le redoublement adverbial de la négation « Non il n’a pas… ». « La parabole du fils prodigue et du fils aîné » est un texte issu de la Bible, qui n'est pas sans rappeler la pièce de Jean-Luc Lagarce. Mais Antoine rapporte ces réflexions sans compassion. Le dramaturge , également comédien , metteur en scène et directeur de troupe , fait jouer sur scène des œuvres classiques mais aussi ses propres créations. Dans quelle mesure cette scène montre-t-elle l’échec du langage qui ne parvient pas à réconcilier les individus ? Pour Nathalie Sarraute, les tropismes sont des mouvements et impressions indéfinissables, rapides, qui révèlent l’intériorité des personnages. Louis est donc présenté comme la source d’un malheur qui contamine les autres membres de la famille. Antoine, le frère de Louis, expose dans une longue tirade l’ambivalence de sa relation à Louis, entre le ressentiment et l’amour compassionnel. En désignant son frère à la troisième personne du singulier, Antoine révèle l’hostilité latente qui a toujours existé entre eux. Mais elle marque avant tout l’échec de Louis, qui va quitter sa famille sans avoir pu lui annoncer sa mort prochaine. 1ère partie, scène 3 commentaire littéraire -Corpus de textes sur Lagarce Juste la fin du monde, épreuve d'EAF 2021-Questionnement parcours crise personnelle/crise familiale - L'ACTUALITE DU NOUVEAU BAC 2020 - 2021 Dans une troisième partie, de « je pense » à « t’en rendre compte », Antoine dit avoir cru que Louis manquait d’amour. La rivalité fraternelle, latente jusque-là, prend soudain une expression directe et saisissante : « Tu me touches : je te tue ». ♦ Juste la fin du monde, partie 1 scène 3 Cette scène violente constitue le point culminant de la pièce et rend désormais impossible toute annonce de Louis à sa famille, précipitant la chute de la pièce. Tu passes le bac de français ? Mais Antoine sort de sa rancœur pour exprimer un amour protecteur pour Louis, comme en témoigne les champs lexicaux de la pitié et de l’inquiétude : « je te plains » , « j’ai de la pitié pour toi » , « de la peur » , « de l’inquiétude » . Le retour de Louis est un catalyseur qui réveille les souffrances des autres membres du clan familial. Il souligne l’effort pénible et permanent des personnages pour exprimer ce qu’ils éprouvent. La famille de Louis a parlé de lui sans forcément le comprendre, et sans l’écouter. Première > * Théâtre > Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde Document envoyé le 19-09-2020 par Marianne Lafforgue Explication linéaire d'un passage d'une vingtaine de lignes de la scène 3 : les "lettres elliptiques". QCM . — Ce monologue est un faux monologue ; le texte est adressé à Louis, qui ne répond pas. Tension familiale • Une famille qui ne se comprend et s’entende plus • Incompréhension d’Antoine face aux reproches → question rhétorique Antoine emploie un vocabulaire territorial et militaire qui montre une guerre tacite entre les deux frères : « j’ai dû céder » , « je t’abandonnais des parts entières » , « ta survie légèrement prolongée » , « Nous nous surveillions ». Cette réplique finale est ouverte à l’interprétation. Antoine juxtapose deux temporalités verbales :« Je pense,je pensais ». séance 4 LA Première partie scènes 10/11 p 65/78 + corrigé. Dans le second monologue, il dit sa peur de la mort et son angoisse de l'abandon. Catherine est une tierce-personne, la seule à ne pas avoir de lien de sang avec les autres personnages. Dans une quatrième partie, de « Je cédais. Le conflit s’envenime. Il a publié de nombreuses oeuvres, mais doit sa célébrité à sa seule et unique pièces de théâtres. La gradation ternaire insiste sur l’impératif auquel Antoine a dû se soumettre depuis l’enfance. Accéder. Il se réfère de nouveau aux « petites fois« , à ces impressions et événements imperceptibles (« ce n’était rien » ) et indicibles (« je ne saurais pas les dire » ) qui constituent pourtant le coeur de son être. Dans une cinquième partie, de « Tu es là » à « contre moi-même », Antoine s’en veut déjà d’accabler ainsi Louis, dont il ressent la souffrance. Je suis professeur particulier spécialisée dans la préparation du bac de français (2nde et 1re). La répétition ternaire du pronom personnel « nous » insiste sur la souffrance subie, comme un couteau enfoncé plusieurs fois dans la plaie. Antoine dénonce le jeu théâtral de Louis. Le réalisateur de cinéma Xavier Dolan a adapté la pièce dans un film franco-canadien sorti en 2016. Le frère cadet est frustré de n’avoir jamais eu le droit de se plaindre et d’assumer ses souffrances : « c’est comme si il ne m’était rien arrivé, jamais. Lagarce montre l’échec de la parole qui ne parvient pas à réconcilier les individus mais uniquement à manifester des divergences. Vérifie notamment l'orthographe, la syntaxe, les accents, la ponctuation, les majuscules ! » à « te sauver », Antoine considère qu’il fut privé de l’amour familial à cause du prétendu malheur de Louis. … Juste la fin du monde est un film réalisé par Olivier Ducastel et Jacques Martineau avec Pierre Louis-Calixte, Catherine Ferran. Cette tirade comporte donc des contradictions : Antoine nie le malheur de Louis mais le reconnait aussi comme la source d’un amour familial compassionnel et protecteur. Le silence qui règne confirme l’adhésion de la famille au discours d’Antoine et la rupture achevée entre Louis et sa famille. Dans Juste la fin du monde (1990), Louis, 34 ans, retourne auprès de sa famille après une longue absence afin d’annoncer sa mort prochaine. » à « Je crois aussi » , la rivalité fraternelle éclate de façon irréconciliable. La phrase d’Antoine accumule les propositions, les parenthèses et les tirets. Son œuvre interroge la difficulté des relations familiales, la malédiction de la maladie mortelle et le deuil de soi qu’elle impose. La pièce de théâtre a été adaptée dans une mise en scène de François Berreur en 20074, avec la distribution suivante : Danièle Lebrun, Elizabeth Mazev, Clotilde Mollet, Hervé Pierre, Bruno Wolkowitch, et dont les répétitions ont fait l'objet d'une vidéo du réalisateur Joël Curtz5. Cependant cette peur coupable n’apaise en rien Antoine qui se retrouve« malheureux à mon tour,mais coupable encore ». Pour Antoine, le malheur de Louis était factice, comme en témoigne le champ lexical de la tromperie : « malheur soi-disant » , « ce jeu » , « la supercherie » , rôle » , « tricher » . Dans une première partie, du début à « on se tait. Lagarce nous montre l’essence fondamentalement polémique de la parole. Le champ lexical de la parole et l’insistance sur le verbe « dire » (« disais seulement », « juste dire », « je n’ai rien dit », « je disais ») suggèrent la difficulté des mots à exprimer l’intention. Séquence 2 / Lecture analytique n°3 Wajdi MOUAWAD, Incendies, scène 25 « Amitiés », extrait, 2003. Dans une deuxième partie, de « Tu dis qu’on ne t’aime pas » à « tu en fus protégé », Antoine reproche à Louis de s’être plaint d’un manque d’amour. (Voir la fiche de lecture de Juste la fin du monde de Lagarce). Introduction Juste la fin du monde – J-L Lagarce, 2ème partie, scène 3 : Ce texte est un extrait du livre tiré de la pièce de théâtre Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce écrit en 1990. Les verbes au conditionnel passé marquent son regret voire sa rancune : « j’aurais pu me coucher » , »j’aurais voulu rester » . La réplique de Louis est encore plus énigmatique : « Je ne les ai pas entendus » . », les personnages féminins s’effacent pour laisser place à la confrontation entre Louis et Antoine. Un long monologue de six pages (dix minutes de scène), Juste la fin du monde, I, 3 N.B. Ce dernier demeure face à son frère, comme dans une arène où une ultime confrontation va avoir lieu. La proposition subordonnée circonstancielle de condition : « si tu avais mal, tu ne le dirais pas, j’ai appris cela à mon tour » remet également en question la souffrance de Louis. La tirade d’Antoine s’ouvre sur un reproche frontal, représentatif de ce personnage souvent brutal : « Tu dis qu’on ne t’aime pas ». La jalousie et la rancœur d’Antoine s’expriment dans la subordonnée conjonctive d’opposition : « alors que toi […] tu suais le malheur ». Tu peux également retrouver mes conseils dans mon livre Réussis ton bac de français 2021 aux éditions Hachette. Comment la tirade finale d’Antoine accable-t-elle Louis de culpabilité tout en le considérant avec amour et compassion ? Des milliers de livres avec la livraison chez vous en 1 jour ou en magasin avec -5% de réduction Jean-Luc Lagarce écrit Juste la fin du monde en 1990. Le présent de l’indicatif dans cette dernière proposition souligne la prégnance du passé qui pèse sur le présent. À partir d’un simple mot – l’adjectif « brutal » – une querelle se déclenche et s’envenime jusqu’au meurtre fratricide symbolique. L’onirisme de cette brève réplique contraste avec le prosaïsme qui domine les dialogues. Cette précision temporelle place en effet Suzanne en narratrice distante. Ce rebond est d’autant plus ironique que le terme a échappé de la bouche de Catherine dont l’intention initiale était de pacifier les relations. On peut noter le lyrisme de ce passage, avec l’allitération en « m » et « n » qui contraste avec la brutalité habituelle des répliques d’Antoine. Lagarce, Juste la fin du monde (1990) : quiz n° 2. 1re Générale - 1re STI2D - 1re STMG - 1re ST2S - 1re STL . ») souligne l’infranchissabilité du gouffre qui sépare les deux frères. Comme au début de l’extrait, sa réplique est en forme de chiasme, fermée sur elle-même, montrant son incapacité à aller à la rencontre de l’autre. » L’allitération dentale « tout ton » et l’extension du groupe nominal « malheur [soi-disant] » intensifie l’accusation. Antoine amorce alors sa défense par une plaidoirie qui rappelle la rhétorique judiciaire. La didascalie interne (« Je n’ai rien, ne me touche pas ») suppose un geste affectueux ou apaisant de Catherine à l’égard d’Antoine. Le théâtre met souvent en scène des conflits d’origine familiale. Il reproche à son frère de l’accuser uniquement par son silence et sa posture : « devant moi » , « te mettre debout » , « silencieux » , « tu attends » . Merci de laisser un commentaire ! 2011-2021 - Amélie Vioux - Droits d'auteur réservés - Tous les articles sont protégés AVANT publication - Reproduction sur le WEB interdite - Mentions légales -, e vous prie de m’excuser, je ne vous veux aucun mal, Commande ton livre 2021 en cliquant ici ↓. Antoine évoque alors l’avis partagé par « beaucoup de gens » formant la collectivité d’un « nous » :« nous pensions que tu n’avais pas tort,[…]nous ne t’aimions pas assez,ou du moins,nous ne savions pas te le dire ». ♦ Juste la fin du monde, partie 1 scène 9 C’est avec sa pièce En attendant Godot que Beckett se fait une place dans le monde de la dramaturgie. Il nie le malheur de Louis par la double négation répétée deux fois : « Rien en toi n’est jamais atteint » ; « mais rien en toi n‘est jamais atteint » . Mais la communication au sein de la famille est difficile. » à la fin, Antoine prend à témoin l’assentiment d’une famille silencieuse. La majuscule à « Bonté » vient renforcer ce statut mythique de l’aîné dont les vertus rayonnent dans la famille. Dans cette scène 2 de la deuxième partie, Louis n’a toujours rien révélé et envisage son départ. Il mourra en effet à l’âge de 38 ans, en 1995. ». La charte et les statuts; Investissez ! Par leur silence et leur immobilité, les trois personnages féminins s’effacent, comme contaminées par la mort qui va frapper Louis. pour annoncer‚ la peur‚ En 1988, il apprend qu’il est atteint du sida et se sait condamné. Mais Antoine n’apprécie pas l’intervention de Louis. La famille de Louis se retrouve alors dans une situation tragique comme le suggère le champ lexical de la tragédie : « admettre la fatalité » , « te plaindre » , « m’inquiéter« . Juste la fin du monde évoque le retour de Louis, 34 ans, dans sa famille pour annoncer sa maladie et sa mort prochaine. Antoine fige donc le portrait de son frère comme un manipulateur, un comédien jouant un « rôle » . Antoine dénie donc à Louis le fondement de son identité : ce malheur qui le définit dès le prologue. La scène 3 de la partie 2 est importante car elle est la dernière scène avant l’épilogue. Dans un deuxième temps, de « Non, il n’a pas été brutal » jusqu’à « ce que je voulais juste dire » , Antoine se défend en clamant son innocence. À travers l’expression « un peu plus tard« , Lagarce rappelle que le temps est la véritable fatalité dans cette pièce : il s’écoule inexorablement et rattrape les personnages. Dans Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce, Louis raconte dans le prologue comment il est revenu chez les siens pour annoncer sa mort une année auparavant. (Voir la fiche de lecture complète de Juste la fin du monde de Lagarce). Cette remarque suggère en creux qu’Antoine n’a pas eu cette chance et a subi des humiliations que Louis n’a pas connu. Sa parole crée presque un effet comique car il y a un décalage entre l’intention de paix et la colère que son discours provoque chez Antoine. Tu passes le bac de français ? Amélie Vioux, professeur particulier de français, je vous aide à booster vos notes au bac de français. Cette longue scène s’achève par un bref dialogue entre les frères. Cette réplique est d’une ironie tragique. Ironiquement, ces derniers mots d’Antoine sont ceux que Louis aurait pu prononcer pour annoncer sa mort prochaine : « J’ai fini. Antoine utilise une expression idiomatique (c’est à dire une expression toute faite) « la Bonté même » pour faire ironiquement de Louis l’allégorie de la Bonté. Antoine admet avoir cru que son frère put souffrir d’un désamour généralisé. Sa tirade déporte donc le pôle de la souffrance : c’est lui, et non Louis, qui souffre véritablement. La famille est plongée dans une mort symbolique comme en témoigne le champ lexical de l’immobilité : « ne plus oser dire » , « ne plus oser penser » , « rester là » , « t’attendre » . Jean-Luc Lagarce souligne l’échec du langage. Juste la fin du monde : Extrait "bonus" : Monologue de Suzanne : les cartes postales elliptiques JFM, p. 18-21 / ThCIII, p. 218-220 22/02/2021; Antoine poursuit sa réflexion en rappelant qu’il a envisagé que Louis ait pu avoir raison. Devenez coopérateur ! Tu peux également retrouver mes conseils dans mon livre Réussis ton bac de français 2021 aux éditions Hachette. Type: Sujet d'oral. L’épanorthose (figure de style qui consiste à nuancer et corriger ce qui vient d’être dit) rend sa parole labyrinthique, une parole où la vérité se perd. ♦ Juste la fin du monde, partie 1 scène 8 Le silence de Louis demeure énigmatique pour le spectateur. séance 2 LA du prologue et diverses mises en scène + corrigé. ». Il évoque la souffrance silencieuse de son frère : « replié sur ton infinie douleur intérieure » . La tirade finale d’Antoine, dans la dernière scène de Juste la fin du monde, juste avant l’épilogue, accable Louis de culpabilité tout en le considérant avec amour et compassion. Juste la fin du monde, 2ème partie, scène 2, conclusion. Juste la fin du monde (qui s’est tout d’abord intitulé . Louis se définirait par ce déni d’amour, comme l’indique la répétition de ce reproche à différents temps verbaux : « je ne garde pas la trace que tu n’aies fini par dire qu’on ne t’aime pas » ; « qu’on ne t’aimait pas » , « que personne, jamais, ne t’aima » . ♦ Juste la fin du monde, partie 2 scène 3 Les commentaires qui ne sont pas soignés ne sont pas publiés. Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde texte 1 : Prologue et première partie, scène 5. Le spectateur sait en effet que Louis repartira pour mourir, ce qu’Antoine ignore encore. Jean-Luc Lagarce, metteur en scène et dramaturge, écrit Juste la fin du monde en 1990, alors qu’il se sait atteint du Sida et condamné à une mort prochaine. Mais le geste, comme la parole, ne parvient pas à réunir les individus qui restent fatalement enfermés en eux-mêmes. Je suis professeur particulier spécialisée dans la préparation du bac de français (2nde et 1re). Mais son retour vient bousculer le quotidien ronronnant d’une famille traditionnelle. La mère se met également à distance de l’intrigue, physiquement :« Nous ne bougeons presque plus,nous sommes toutes les trois, comme absentes ». L’imparfait (« nous pensions » , « que nous ne t’aimions pas assez » …) souligne la distance qu’a pris Antoine vis-à-vis des reproches de son frère. »), le frère cadet donne une interprétation hostile à la bienveillance apparente de la phrase « Non il n’a pas été brutal ». 1re Générale . » comme s’il avait été absent durant cette longue tirade. Ce jeu sur les pronoms souligne la brisure ancienne entre Louis et sa famille, à laquelle le jeune homme semble n’avoir jamais appartenu. ». Vous pouvez acheter le livre en ligne et le récupérer dans une librairie de quartier via ce lien Place des Libraires : Juste la fin du monde … 22 février 2021 dans Non classé par dans Non classé par Le « moi » en fin de proposition place l’individu seul face à la collectivité comme dans la tragédie. Cette construction en chiasme révèle une parole fermée sur elle-même, inefficace, qui ne trouve pas d’issue. Jean-Luc Lagarce écrit Juste la fin du monde en 1990 alors qu’il se sait déjà atteint du sida et condamné à une mort prématurée. Dans « juste la fin du monde » nous allons étudier la dernière partie de l’œuvre, la scène qui conclut la pièce ; l’épilogue. Français ... Lagarce, Juste la fin du monde, 2e partie, scène 3. Ce dernier feindrait la faiblesse. Le passé composé (« tu as choisi ça et cela t’a servi et tu l’as conservé » ) retrace une stratégie délibérée de la part de Louis. Le dialogue devient un lieu d’affrontement, une arène. Voici un commentaire linéaire de la partie 2 scène 3 de Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce. Ce lyrisme donne de la profondeur à son discours et suggère une souffrance intime. Lisez ce Archives du BAC Commentaire de texte et plus de 250 000 autres dissertation. Louis traverse tout d’abord une crise personnelle en raison de la mort imminente qui le menace. N’oubliez pas qu’il est impossible de travailler un texte sans l’œuvre complète. La phrase qui ouvre la tirade d’Antoine est lourde et pesante en raison des propositions subordonnées et de l’anaphore en « que » : cette parole lente et labyrinthique souligne la remontée des tensions et la libération de la parole. Le superlatif « plus que jamais… » insiste sur l’amour profond et réel que la famille de Louis lui porte. Accéder. Sur mon site, tu trouveras des analyses, cours et conseils simples, directs, et facilement applicables pour augmenter tes notes en 2-3 semaines. Achetez des obligations ! En prenant en compte les trois extraits de Juste la fin du mondeet les deux documents annexes du corpus, vous étudierez en quoi le personnage de Louis ne peut que se sentir étranger à sa famille retrouvée. Cette scène met en lumière l’échec du langage qui ne parvient pas à réconcilier les individus mais uniquement à renforcer les divergences. Juste la fin du monde met en scène une crise personnelle et une crise familiale. La juxtaposition des propositions rend la menace plus pressante. ». Merci de laisser un commentaire ! ». Olivier Ducastel et Jacques Martineau adaptent la pièce en 2008 dans un film avec la distribution de la Comédie-Française : Pierre … Commentaire Intermède Juste La Fin Du Monde Page 1 sur 23 - Environ ... Présence de l’illusion Scène à commenter : acte V scène I extrait ... ci-après, un résumé-plan (Première Partie) suivi d'une réflexion sur l'argumentation (Deuxième. Cette distinction entre l’intention et les actes permet d’affirmer la pureté de son intention et d’utiliser le principe du droit pénal (Code pénal 121,3 : « Il n’y a point de crime ou délit sans intention de le commettre ».). La répétition de l’adverbe temporel « toujours«  alliée à l’emploi du passé composé et du futur entend définir le frère aîné dans son essence même : « que tu as toujours eu et que tu auras toujours » , « que tu as et que tu as toujours eue de tricher » . Ses personnages s’expriment de façon incertaine et brisée, soulignant la difficulté à exprimer ses émotions. Commentaire electre acte 2 scene 9 Commentaire electre scène 9, acte ii - 712 Mots Etudie . / Je ne suis pas brutal. ») pour développer sa tirade. D’après Antoine, le malheur affiché par Louis l’a dépossédé de sa place dans la famille, alors même qu’il n’y occupait déjà pas une place si importante :« On devait m’aimer trop puisque on ne t’aimait pas assezet on voulut me reprendre alors ce qu’on ne me donnait pas,et ne me donna plus rien ». Commentaire composé sur Fin de Partie Prix Nobel de la littérature en 1969, Samuel Beckett est devenu l’un des dramaturges les plus traduits dans le monde. Ces répétitions presque farcesques font penser au théâtre de l’absurde de Samuel Beckett, comme la pièce En attendant Godot, où le tragique côtoie le burlesque. L’ironie dans Juste la fin du monde perce dès le titre de la pièce : la distanciation opérée par le dramaturge au sujet de la mort est poursuivie par Louis qui lance dans la scène des retrouvailles sur le mode de l’euphémisme « ce n’est pas un grand voyage » (1 e partie, scène 1) alors qu’il s’agit de son dernier voyage. Jean-Luc Lagarce est à la fois comédien, metteur en scène, directeur de troupe et dramaturge. Pensez-vous qu’on puisse les réduire au seul cercle de la famille ? Louis et Antoine rappellent les fratries tragiques comme Abel et Caïn dans l’ancien testament (Abel, fils aîné d’Adam et Ève, tue Abel son frère cadet). ». Les brisures syntaxiques dans la tirade d’Antoine restituent les incertitudes de ce dernier :« peut-être, sans que je comprenne […] tu n’avais pas tort,et que en effet […]nous n’étions pas bons avec toiet nous te faisions du mal. Dans un premier temps, de « Elle ne te dit rien de mal » à « vous êtes terribles, tous, avec moi » , un conflit se déclenche à partir du mot « brutal » qui fait réagir Antoine. L’asyndète marquée par les deux points (« : ») indique une condition (« Tu me touches » ) mais la relation de cause à conséquence exprimée sans conjonction suggère violemment l’imminence du fratricide. La conclusion d’Antoine est accusatrice : « tout ton malheur ne fut jamais qu’un malheur soi-disant. Commentaire Texte : Jean Luc Lagarce, Juste la fin du monde, partie 2, scène 2, 1990 Plan I. On peut se demander si Antoine, en parlant de Louis, empêche ce dernier de parler de lui, et de s’ouvrir pleinement à sa famille. Suzanne ouvre la dernière scène comme elle ouvrit la première : « Et puis encore, un peu plus tard. Antoine en revient à la situation présente :« Tu es là […] à m’accuser sans mot ». Les Adieux. Suzanne reproche alors à Antoine d’être « désagréable » ce qui provoque une dispute. Enfin, dans une sixième partie, de « Louis ? Les nombreuses tournures négatives (« ne..rien » , « je ne sais pas », « sans que » ) expriment péniblement les idées d’Antoine. Tu accéderas gratuitement à tout le contenu du site et à mes meilleures astuces en vidéo. On observe donc une évolution du discours d’Antoine qui passe du reproche au regret. Antoine évoque ces « choses infimes » qu’il a dû faire pour laisser de la place à son frère. Pour apaiser les tensions, Catherine se pose en médiatrice de la relation entre Suzanne et Antoine : « Elle ne te dit rien de mal / tu es un peu brutal, on ne peut rien te dire / tu ne te rends pas compte / parfois tu es un peu brutal / elle voulait juste te faire remarquer ». > Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde Document envoyé le 19-08-2020 par Nicolas Auffray Lecture linéaire d'un extrait de la scène 4, première partie. Chaque personnage reste enfermé à l’intérieur de lui-même. Antoine rebondit sur le mot « brutal » sous forme de question (« Je suis un peu brutal ? Antoine, son frère, a organisé son départ mais Suzanne, sa sœur, vient changer le plan initial, ce qui contrarie Antoine, qui manifeste sa mauvaise humeur. Mais les guillemets soulignent l‘ironie de cette louange. La famille n'en a plus que pour le nouvel arrivant. Vérifie notamment l'orthographe, la syntaxe, les accents, la ponctuation, les majuscules ! Comment trouver un plan de dissertation ? CLIQUE ICI et deviens membre de commentairecompose.fr ! La syntaxe suggère la séparation des personnages, avec le « toi » désignant Louis, isolé au début d’une phrase hachée par les virgules : «  toi, non plus, ne me touche pas !